En avril, ne vous démasquez pas d’un fil...
- Sophie Lericq
- 28 déc. 2021
- 2 min de lecture
ANC n° 313 avril 2021
Un an après le premier confinement, nous voici à nouveau dans un aménagement de nos vies au quotidien dans le but de freiner les contaminations. Dans cette nouvelle période encore particulièrement difficile à vivre, une fois encore, l’entraide et toutes les formes de solidarité doivent s’exercer. Les Arcueillais·es sont exemplaires dans cet exercice et déploient de multiples dispositifs de soutien au côté de la Ville ou de manière autonome. C’est réjouissant. Et plus que jamais, en attendant l’amplification des vaccinations, il est nécessaire de porter nos masques et de faire attention à notre entourage.
A contrario, les masques de l’opposition municipale sont bel et bien tombés lors de
notre dernier conseil municipal. À la suite de l’annonce du rejet en tous points du recours en annulation de notre élection, nous aurions pu attendre un peu d’humilité et moins de fanfaronnade mais au contraire, les propos agressifs,délétères, ont à nouveau et plus encore été de mise, lors de ce conseil municipal. Affligeant!
Lors de ce conseil, nous avons également réélu les maires adjoint·e·s de notre exécutif à la suite du déféré du préfet du Val-de-Marne demandant l’annulation de l’élection des adjoint·e·s intervenue lors du conseil municipal de juillet 2020, au motif du non-respect de la parité – 5 hommes et 8 femmes pour 13 adjoint·e·s –, et à la décision du tribunal de Melun du 5 mars 2021 prononçant l’annulation sur ce motif.
S’il ne nous revient pas de contester la décision d’un tribunal, il nous paraît évident de la commenter, tant elle contrevient aux principes politiques que nous portons. Alors que la loi du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale a rendu obligatoire la parité dans les exécutifs municipaux des communes de plus de 1 000 habitant·e·s – ce dont nous nous félicitons – comment envisager que ce cadre légal s’applique dans sa dimension comptable plutôt que dans son esprit, celui de rattraper et d’encourager la représentativité des femmes?
Pourquoi ces dispositions ne s’appliquent- elles pas encore aux plus petites communes et aux intercommunalités? Pourquoi à ce jour encore, 8 communes sur 10 sont dirigées par des hommes, 9 EPCI sur 10 sont présidés par des hommes, 67% des postes de premier·e adjoint·e sont occupés par des hommes, 74% des postes de vice-présidence d’EPCI sont
occupés par des hommes? Il est temps de travailler collectivement pour une représentation égalitaire et un réel partage du pouvoir politique mais aussi de s’interroger sur les conditions d’exercice des mandats, les stéréotypes sexistes à l’œuvre et les obstacles structurels qui empêchent les femmes d’exercer pleinement les fonctions à responsabilités.
Ces différents recours contre notre Ville montrent une nouvelle fois l’importance de porter politiquement haut et fort les enjeux du respect de la voix démocratique et de l’égalité réelle, qui guident depuis toujours notre action.

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