L’école brûle et nous regardons ailleurs…
- Sophie Lericq
- 12 oct. 2024
- 2 min de lecture

La question de l’école est toujours une question de société. Chacun a son mot à dire. Parfois avec une nostalgie du « c’était mieux avant » — contredit par toutes les études sérieuses sur l’histoire de l’éducation. La réforme actuelle, décidée au plus haut niveau de l’État, vise à transformer la société, impactant enseignants, élèves et parents. Les parents d’élèves d’Arcueil l’ont bien compris en manifestant à plusieurs reprises contre cette réforme.
Cette réforme classe les élèves dès la 6ᵉ en "bons", "moyens" et "faibles". Les "groupes de besoins" sont en réalité des "groupes de niveaux", basés sur des évaluations standardisées qui ignorent l’expertise des enseignants et le parcours individuel des élèves.
Actuellement, un élève en difficulté bénéficie d'un accompagnement personnalisé, temporaire et intégré à sa classe. Pourquoi alors trier ? Pour mettre les bons ensemble ? Pour accentuer la compétition ? C’est là tout le projet de société. Que faisons-nous aussi des élèves en situation de handicap lorsqu’ils rencontrent des difficultés cognitives ? Seront-ils aussi assignés, tous ensemble ?
L’école ne doit pas être le lieu de la ségrégation. L’école doit être un lieu de socialisation, permettant à chacun de progresser, grâce au travail des élèves, à l’accompagnement des professeurs, et à l’émulation en classe. Une classe hétérogène est essentielle.
Le malaise enseignant, marqué par une crise de recrutement et la dévalorisation du métier, est aggravé par l’abaissement des exigences des concours. Il est indispensable que les enseignants soient bien formés dès le départ et puissent continuer à se former. Cependant, les enseignants doivent désormais suivre leur formation hors temps scolaire, empiétant sur la préparation des cours.
Cette réforme accentue les inégalités sociales et dégrade les conditions de travail des élèves et des enseignants, favorisant les écoles privées pour ceux qui en ont les moyens. Pour les autres, il est urgent de s’opposer à ce projet de société.
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