Ne nous trompons pas de cible.
- Sophie Lericq
- 27 août
- 2 min de lecture

Nous vivons dans une société saturée d’informations, où chaque dépêche chasse la précédente. Chaque jour apporte son lot d’absurdités, de drames, de dérives. Il faut s’accrocher pour ne pas sombrer dans la lassitude, garder sa lucidité, et préserver l’espoir d’un changement. Et puis, tombe une nouvelle annonce : 40 milliards d’euros de déficit public à combler. Sans surprise, ce gouvernement pointe à nouveau du doigt les collectivités locales – une habitude désormais bien ancrée – et les retraité·es. Il laisse entendre que percevoir 2 000, 2 500 euros par mois après une vie de travail ferait de vous un·e privilégié·e.
Dans notre collectif, nous considérons qu’après une vie de travail et de cotisations, toucher 2 000 euros par mois ne fait pas de vous un nanti. Cibler les retraité·es, c’est nier la réalité sociale du pays. C’est creuser la fracture intergénérationnelle. Et surtout, c’est oublier que les retraité·es sont un pilier de notre société. Ils gardent les petits-enfants, accompagnent leurs proches dépendants, s’investissent dans la vie associative, participent activement aux conseils de quartier.. Bref, ils tissent ce lien social essentiel sans lequel plus rien ne tient. Ils sont une richesse, pas un coût.
Si le gouvernement cherche des idées pour financer les services publics, qu’il écoute les élus du Nouveau Front Populaire : Éva Sas, députée écologiste de Paris, a porté une proposition de loi pour instaurer un impôt minimum de 2 % sur les ultra-riches. Cette contribution viserait 1 800 foyers fiscaux détenant plus de 100 millions d’euros de patrimoine. Selon l’économiste Gabriel Zucman, cette mesure pourrait rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros. Voilà une solution juste, ciblée, efficace.
Et que propose ce gouvernement, en face ? Taxer les retraité·es qui touchent 30 000 euros par an. Et pour quoi faire ? Pour continuer d’affaiblir les services publics, en supprimant des postes à l’hôpital, à l’école, dans la justice ? Pour rogner encore les solidarités, comme le fait le département dirigé par la droite, alors qu’elles sont la condition même de notre cohésion sociale ?
Nous défendons une autre voie : celle d’un service public fort, moderne, présent sur tout le territoire. Un service public qui permette à chacun·e de vivre dignement, d’apprendre, de se soigner, de se déplacer. Un service public financé de manière équitable, où chacun contribue selon ses moyens.




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